L’économie des Comores affiche une bonne santé. En 2002, elle a connu une certaine amélioration avec un taux de croissance du PIB réel de l’ordre de 3 % contre 2,1% en 2001. Deux facteurs peuvent expliquer cette embellie : d’une part, une conjoncture globalement favorable dans les secteurs du bâtiment et travaux publics ainsi que dans celui de l’artisanat ; d’autre part, le pays a bénéficié, sur le marché international, d’une bonne orientation de cours de certains produits agricoles de rente, amorcée depuis deux ans. Mais, ce résultat est également une suite logique de la politique de redressement des finances publiques, amorcée depuis 1999 par le pouvoir du Colonel Azali.
Au niveau de la consolidation de la croissance, la hausse du niveau général des prix à la consommation a été plutôt modérée par rapport à celui constaté ces deux dernières années, avec une hausse limitée à 3,7% en 2002 contre 5,9% les deux précédentes années. Cependant, la non mise en place des assemblées fédérales et insulaires n’a pas permis à l’archipel de bénéficier des facilités financières des institutions de Bretton Woods. En effet, les présidents des îles s’opposent fermement à la tenue de ces scrutins et réclament le contrôle de certains pouvoirs aujourd’hui entre les mains de l’Etat central.
LE SYSTEME BANCAIRE COMORIEN
Le système bancaire comorien qui est très spécialisé est caractérisé par 4 principaux établissements bancaires dont une seule banque commerciale qui sont tous leur siège à la place de France à Moroni : la Banque Centrale des Comores (BCC), la Banque pour l’Industrie et les Commerce (BIC), la Banque de Développement des Comores (BDC) et la Caisse Nationale d’Epargne (CNE) rattachée à la Société Nationale des Postes et Télécommunications (SNPT
En plus de ces établissements bancaires traditionnelles, se sont développés au cours de ces dernières années, des réseaux mutualistes de caisses d’épargne et de crédit (les Sanduk et les Meck). Ces caisses offrent des services bancaires de proximité à destination d’une population rurale et urbaine non bancarisée. Les SANDUK ont été financés au départ la Caisse Française de Développement. Les Meck (Mutuelles d’épargne et crédit des Comores) qui sont la Composante Epargne et Crédit du Projet Appui aux initiatives Economiques de Base sont financés par l’état Comorien et le Fond International de Développement Agricole (FIDA). Avant de présenter brièvement ces établissements de crédit, il est nécessaire de faire un rappel du cadre réglementaire en matière de monnaie, de crédit et de contrôle des Banques dans notre pays. Ce cadre est définie par les lois fédérales N° 80-07 et 80-08 du 3 mai 1980 qui portent réglementation des Banques et Etablissements financiers. Elles définissent également le rôle de la Banque Centrale des Comores en matière de politique monétaire et du crédit, de surveillance et contrôle des activités bancaires. Ces lois fixent le capital minimum pour une banque à 100 000 000 fc.
En ce qui concerne le système monétaire, l’unité monétaires des Comores est le Franc Comorien (Fc). En 1979, le Gouvernement comorien a signé un accord de coopération monétaire avec le Gouvernement français. Cet accord a permis l’intégration des Comores dans la zone franc. Il a mis en place un système de parités fixes entre le Franc comorien et le Franc Français (1 FF = 50 Fc ; 1 FF = 75 Fc après la dévaluation) et a autorisé la libre convertibilité entre ces deux monnaies. La monnaie comorienne est garantie par l’ouverture d’un compte d’opération de l’Institut d’Emission des Comores, auprès du Trésor Public français par lequel transite l’ensemble des opérations de change.
La Banque Centrale des Comores (BCC)
La BCC c’est un établissement public dont le capital est détenu par l’Etat comorien et l’Etat français. Les statuts de la BCC prévoient que son Conseil d’Administration est composé de 8 membres représentant à parts égales l’Etat Comorien ainsi que des représentants de la Banque de France et de l’Etat français. La fonction de Gouverneur Adjoint de la Banque Centrale des Comores est occupée par un responsable de la Banque de France. L’actuel Gouverneur de la Banque Centrale est Mer Said Ahmed Said Ali
En matière monétaire, la BCC a le privilège exclusif d’émettre les signes monétaires métalliques, ayant cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de la République. Elle est chargée de veiller à l’application de la réglementation de la profession bancaire. Elle dispose à cet effet d’un pouvoir réglementaire, d’un pouvoir administratif et d’un pouvoir disciplinaire. Elle veille dans l’organisation et la distribution du crédit ainsi que le contrôle de change. Ainsi elle fixe la grille des taux débiteurs qui demeurent actuellement dans la fourchette de 11% à 18%. Elle fixe également les taux créditeurs.
En 1997, les taux de rémunération des comptes sur livret ont été ramenés de 5% à 3%. Le taux d’escompte a été fixé à 7% contre 8,5% et la rémunération des dépôts du Trésor à 4,50%.
La Banque pour l’Industrie et le Commerce - Comores (BIC)
Elle a été créée en 1982 pour succéder à la Banque Commerciale des Comores mise en liquidation. Initialement son Capital de 300 millions de Fc étaient repartis entre la Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO - 51%), l’Etat Comorien (34%) et des privés nationaux (15%). En 1990, lors de la cession volontaire du réseau de la BIAO par son actionnaire majoritaire, la BNP International acquiert la BIC pour renforcer son réseau dans l’Océan Indien. Il s’agit de la seule banque commerciale aux Comores. Elle dispose de 5 agences dont deux permanentes (Moroni et Mutsamudu).
En raison de son monopole, la BIC collecte la majorité des dépôts. La BIC collecte à titre d’exemple 84% des liquidités et octroie la totalité des crédits à court terme. En dépit d’un effort considérable d’octroi de crédit de ces dernières années, la BIC demeure en surliquidité. Les activités de cette banque connaissent une progression au niveau des dépôts de la clientèle 12. 147 millions Fc en 1997. Les dépôts à vue et les dépôts d’épargne connaissent également au cours de ces dernières années une forte augmentation. Toutefois les crédits à la clientèle sont demeurées stables.
La Banque de Développement des Comores (BDC)
Elle a été créée en 1981 pour remplacer la société de Crédit pour le Développement des Comores mise en liquidation en raison de sa mauvaise situation financière. La loi N° 81-026/PR portant création de la B.D.C lui a fixé comme objectif de contribuer au développement économiques du pays à travers le financement à moyen terme des activités de production et des prises de participation. Son capital de 300 millions de Fc est détenu par l’Etat comorien (50%), la Banque Centrale des Comores (16,7%) le tiers restant est réparti en parts égales entre l’Agence Française de Développement (16,7%) et la Banque Européenne d’Investissement (16,7%). La BDC intervient principalement dans les secteurs de l’industrie, du transport et de l’habitat. Le Conseil d’Administration est composée de 6 personnes.
Depuis sa création, la BDC a bénéficié d’un appui important de la part de différents bailleurs de fonds par l’octroi de ligne de crédit. Le cas de l’Agence Française de Développement, de l’Association Internationale pour le Développement, de la Banque Européenne d’Investissement. Les ressources de la BDC proviennent uniquement de lignes de crédits octroyés par les institutions internationales d’aide au Développement. Au plan des résultats, depuis sa création la BDC a toujours dégagé des résultats positifs bien que ces dernières années, ils ont été faibles.
Près de 95% des crédits à long terme octroyés aux Comores sont accordés par la BDC. Ces crédits concernent les secteurs d’industrie, d’hôtellerie, de l’artisanat, de l’agriculture. Près de 1. 409 millions de Fc de crédits ont été octroyés en 1997. Les difficultés de trésorerie rencontrées ces dernières années par la BDC ont amené cette banque à suspendre depuis le second semestre 1997 tout nouveau crédit. Actuellement, le Directeur de la BDC est Mer Said Abdillah
La Caisse Nationale d’Epargne
C’est un service de la Société Nationale des Postes et Télécommunication (SNPT). D’après l’ordonnance N° 92-004/PR du 18 août 1992 portant mise en place du statut de la SNPT, la CNE a pour objet "la mobilisation de l’épargne populaire". Selon cette ordonnance "suivant l’évolution des ressources disponibles, elle peut être amenée à octroyer des crédits à sa clientèle ou à assurer sous forme de prêt, le financement de projets d’intérêt national".
La CNE gère deux produits : les livrets d’épargne ordinaires et les plans d’épargne crédit. Toutefois, ce dernier produit fut un échec et a été suspendu en raison d’un taux élevés des impayés des prêts octroyés. L’épargne collectée est fondue dans la trésorerie de la SNPT. Elle est placée sous l’autorité d’un Directeur. En l’absence d’une gestion rigoureuse, la CNE a connu dans le passé plusieurs malversations. Ainsi en 1991, les dépôts ont été utilisés à hauteur de 50% pour financer les pertes de l’activité postale. D’où un désintérêt du public. Depuis 1993 la direction de la SNPT a mise en œuvre des mesures visant à assainir la CNE. Elle a décidé de porter le montant minimum de dépôt à 20 000 Fc. Cette mesure a eu pour conséquence de faire passer le nombre de livrets actifs de 15 000 à 5 000 environs. Les détenteurs d’un compte dont l’épargne était inférieur à 20 000 Fc ont été remboursés. Cette opération d’assainissement se poursuit et la CNE est en pleine convalescence surtout en cette période de restructuration de la SNPT visant à séparer la Poste, des Télécommunications.
Les Sanduk et les Meck
En décembre 1997, les deux réseaux avaient crée 39 caisses en activités, collecté plus de 363 millions de FC d’épargne, et distribué 320 millions FC de crédits. Ces caisses connaissent un développement formidable et constituent une nouvelle composante du système bancaire. En 1999 pour le seul réseau des 4 mutuelles existantes, prés de 300 millions de franc ont été collectés. Elles continuent de prendre progressivement tous les ans une part de marché importante dans la collecte des liquidités et la distribution des crédits à l’économie.
Dans son ensemble notre système bancaire même s’il est réduit est sain. Les établissements bancaires respectent la réglementation en vigueur et demeurent liquides et solvables. Toutefois, l’existence d’une seule banque commerciale pénalise l’activité économique du pays.
Coordonnées des établissements bancaires comoriens
BIC-Comores
Place de France, B.P 175, Moroni - Comores
Tel : +33 (269) 73 02 25/ 73 20 43
BDC
Place de France, B.P 298 Moroni - Comores
Tel : +33 (269) 73 01 54/73 03 97
BCC
Place de France, B.P 405 Moroni, Comores
Tel : +33 (269) 73 31 41 / 73 18 14 / 73 51 68 / 73 51 87
CNE, SNPT
Place de France B.P 5000, Moroni - Comores
Tel : +33 (269) 73 06 10
Meck-Comores
volo-volo, Moroni, Comores
Tel : +33 (269) 73 36 40.
LES RESSOURCES COMORIENNES
La vanille
Les Comores se situent au deuxième rang mondial dans la production de la vanille, derrière Madagascar. La filière continue de s’organiser en vue de se conformer aux normes et « labellisation » internationales. Elle est aujourd’hui bien structurée en termes de suivi, d’expertise et de répression de fraudes. Le principal souci des opérateurs de la filière est de rassurer la clientèle extérieure sur la teneur en vanilline. En 2003, la campagne vanille a débuté officiellement au prix plancher de 7 500 fc le kilogramme pour l’achat de la vanille verte aux producteurs et s’est envolé ensuite dans une agitation spéculative allant jusqu’à 20 000 fc en fin de campagne alors qu’il oscillait entre 4 000 et 7 000 fc en 2001 et entre 2 500 et 4000 fc en 2000. La campagne a mobilisé toutes les catégories de la filière, impliquant plus de 300 préparateurs. La production, bénéficiant des efforts de l’ancien projet « Appui aux filières de rente » réalisés antérieurement, notamment par l’introduction de nouvelles lianes, a enregistré une légère amélioration, pour se situer au-dessus du niveau de 140 tonnes observé en 2001.
Le girofle
Le girofle est une des récentes cultures de rente des Comores. 70% de tonnages viennent essentiellement de l’île d’Anjouan. Les Comores occupent une place marginale dans la production mondiale, assurée à 80% par l’Indonésie. C’est ainsi que l’incendie qui avait ravagé les plantations de ce pays avait dopé le girofle comorien trois ans durant. Et puis, la demande est devenue atone. L’engouement, du côté des opérateurs de la filière, a chuté. La production moyenne commercialisée en clous et griffes de girofle est de 600 t. Celle-ci obéit à un cycle végétatif de 4 à 5 ans comprenant une très bonne récolte et une très mauvaise. La récolte de 2002 a été de 2 869 tonnes contre 2 700 en 2001 et 2 500 en 2000. Pour la campagne 2003, les prix d’achat aux producteurs ont plafonné à 2000 FC le kilogramme pour s’effondrer de plus de 35 %.
L’ylang-ylang
Cette plante a été introduite aux Comores au début du siècle, permettant le reboisement des pentes caillouteuses alors inutilisables. Les Comores sont le principal pays producteur d’essence d’ylang-ylang avec un peu plus de la moitié du marché. L’ylang-ylang est une huile dont l’élaboration et la commercialisation durent toute l’année. En 2002, son tonnage a été estimé à 40 t. autant qu’en 2001. La conjecture morose de ce produit sur le marché international a entraîné le non renouvellement des plantations et la vétusté des infrastructures de distillerie. La production est confrontée à plusieurs difficultés dont la mévente sur le marché international, due au manque de promotion et de marketing d’envergue internationale.
LA PRODUCTION ALIMENTAIRE
Cultures vivrières
La production vivrière de base se compose en grande partie de produits non échangeables sur le marché international (banane, tubercules frais, autres fruits et légumes destinés à la consommation intérieure). En revanche, les produits échangeables (maïs en grain, riz, manioc en cossettes séchées, certains légumes peu périssables comme l’oignon....) ne font l’objet que d’une production limitée, et une fraction importante des besoins nationaux est satisfaite à partir d’importations. Les principales cultures vivrières des Comores ont connu, ces dernières années, une nette évolution. En guise d’exemple, la banane et le manioc ont progressé respectivement de près de 900 tonnes et de plus de 700 tonnes entre 2001 et 2002. En 2002, le projet DECVAS a permis la dissémination sur l’ensemble du territoire national de 29 949 rejets de bananes, 42 724 rejets en pépinières et 1600 vibro-plants. Dans le cadre du volet « cocotier », une série de missions d’expertise a abouti à la formation d’ouvriers spécialisés dans la lutte biologique contre les aleurodes (insectes responsables de la maladie des cocotiers). Par ailleurs, la multiplication de semences mises en germoir s’est poursuivie et a débouché sur la récolte et la distribution de variétés sélectionnées de noix aux pépiniéristes portant sur 8 564 Grands des Comores et 8 542 Nains Jaunes réputés performants. En 2002, la production du maïs a été démesurée et est identique à celle de 2001, évaluée à 3 835 tonnes.
L’élevage
Les activités de l’élevage sont pratiquées en complément de l’agriculture de façon peu organisée et participent à l’alimentation carnée et accessoirement lactée de la population. Elles concernent les bovins, les caprins et parfois les ovins et les volailles. Le cheptel bovin est estimé à 50 000 têtes et serait en légère baisse. Celui du caprin, estimé à 120 000 têtes, a connu une forte croissance ces dernières années. L’élevage des asins (ânes) intéresse uniquement l’île de Mohéli et plus particulièrement la ville de Fomboni. Une estimation grossière évalue la production annuelle de viande à 1 000 tonnes (dont 60% de bovins, 25% de caprins et 15% de volailles) auquel s’ajoute 1,5 millions d’œufs produits en semi industriel et 2 millions de litres de lait de vache. Les organismes non gouvernementaux, Activ (Association comorienne des techniciens et ingénieurs vétérinaires) et Apsa, en étroite collaboration avec le ministère de la Production, se sont fixés les objectifs d’assurer la santé animale et la sécurité alimentaire au niveau national, tout en favorisant l’augmentation des revenus dans les milieux ruraux.
La pêche
La politique du gouvernement en matière de pêche est, d’une part, d’assurer une sécurité alimentaire à la population tout en visant une exploitation durable des ressources et, d’autre part, de permettre aux pêcheurs d’avoir des revenus. La pêche est composée de trois principales catégories : les pêcheurs mono actifs qui ont comme activité professionnelle la pêche, les pêcheurs pluriactifs dont l’activité leur procure une source de revenus ou une subsistance alimentaire et les armateurs employant d’autres pêcheurs, propriétaires d’au moins une embarcation. La flottille artisanale est composée, en 2002, de 4 500 embarcations dont 1 500 motorisées. Les techniques de pêche demeurent primitives et peu diversifiées. Un regain d’intérêt s’est manifesté parmi les pêcheurs pour l’exploitation pélagique autour des Dispositifs de concentration des poissons, développant ainsi la pêche hauturière artisanale. En 2002, la production halieutique a été estimée à 15 300 tonnes contre 14 000 en 2001 et 13 200 en 2000.
LE FRANC COMORIEN (en principe 100 KMF = 0.2 €)

10 000 FC |

5 000 FC |

2 500 FC |

1 000 FC |

500 FC |

100 FC |

50 FC |

25 FC |
20,33 € |
10,16 € |
5,08 € |
2,03 € |
1,02 € |
0,20 € |
0,10 € |
0,05 € |
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