Introduction de la culture comorienne

La population des Comores, pour une grande part d'origine ethnique bantou, est essentiellement musulmane sunnite de rite chaféite. La religion structure en grande partie la société, mais de nombreuses coutumes et schémas sociaux propres aux peuples d'Afrique de l'Est (culture swahilie), sont profondément ancrés dans la vie de tous les jours :

  • Famille matrilinéaires et également matrilocales (la maison appartient à la femme)
  • Regroupement par classe d'âge et rites initiatiques ou de passages…
  • Chaque Comorien, possède un lien très fort avec son village d'origine (ethnie) et entretient des liens privilégiés avec les membres de son village.
  • La tradition de l'accueil et de l'hospitalité.

La richesse, l'ambiguïté, le génie et donc le fondement même de la société comorienne est la recherche d'équilibre permanent entre diverses traditions quelquefois contradictoires. Ainsi tout s'oppose : matriarcat/islam, tradition comorienne bantou/modernité à la française, etc. sans jamais s'exclure.

Les fêtes culturelles/religieuses

La structure sociale

Comme de nombreuses sociétés bantoues l'individu n'est rien face au groupe. L'appartenance au groupe est le fondement de la société et toute mise à l'écart est la plus sévère des punitions. Aux Comores, l'appartenance se définit d'abord par le village d'origine ensuite par l'appartenance à des sociétés de type initiatique. Ces liens forment un quadrillage qui définit un individu.

D'autre part, si déjà aux Comores les comoriens ont une tendance forte à se regrouper par communauté d'origine et même de village, ce comportement est encore plus marquant à l'étranger ou les communautés d'îles différentes n'ont pratiquement aucun contact entre elle.

Les classes sociales
La société issue du mélange arabo-bantou du XIIe siècle au XVe siècle forme les fondements de la culture comorienne. Cette société qui s'appuie sur l'esclavage et le clientélisme possède plusieurs classes distinctes. La plus importante numériquement est celle des gens libres (wangwana), elle même très hiérarchisée en fonction de l'importance sociale de la famille dans le village de naissance. Les gens du palais (wakabaila) sont les descendants arabo-perso-africains, ce sont les nobles. Les serviteurs de ces nobles, issues de familles clientes. Les sociétés socio-professionnelles regroupées dans les villes ou dans les villages de pêcheurs, jugées inférieures par les gens libres. Les commerçants, grands voyageurs, bénéficiaient d'un statut particulier.

La société de type initiatique

Comme typiquement dans les sociétés bantoues, il existe une organisation de la population en classes d'âge (Hirimu en Grande Gomores, Shikao à Mohéli) et en différents mérites ou rituels accomplis. L'aboutissement de cette organisation est le Grand mariage. Cette organisation permet un certain mixage social qui sert à la fois d'ascenseur social, d'échapatoire, un co-initié, même noble peu y être brocardé par exemple. La signification des rituels et l'importance sociale que cela génère diffère selon les îles. Les grands moments de ces rituels sont les sacrifices et les partages de bœufs qui révèlent la structure de la hiérarchie sociale.

En Grande Comore, la situation est plus hiérarchisée que dans les autres îles. Le pouvoir obtenu par l'obtention de ce statut engendre des situations et des comportements très particuliers. On estime que cette coutume en Grande Comore est un frein au développement.

Les Wandru Wadzima, les hommes accomplis :
  • Mfomandji (Mfaumé roi), littéralement rois du village
  • Wabaladjumbé, littéralement ceux du centre
  • Wanazikofia, ceux qui portent le Kofia
Les Wanamdji en Grande Comore et wanahirimu dans les autres îles, qui n'ont pas fait le grand mariage
  • Maguzi, adulte
  • Wafomandji, chef des enfants
  • Wzuguma
  • Washondjé, ceux qui font les corvées

La famille

La famille traditionnelle est matriarcale, ce qui ne va pas sans contradiction avec la tradition musulmane. Les règles sont codifiées et très logiques si l'on accepte ce système. Ceci a pour conséquence :

  • Un mari vit chez sa femme, qui est propriétaire de la maison. Chez lui, c'est chez sa sœur ou sa mère.
  • Seules les femmes peuvent hériter mais elles n'ont jamais l'usufruit de leur bien. C'est leur oncle maternel ou le frère à défaut qui en est gérant.
  • Un homme a le devoir de s'occuper matériellement de ses sœurs et nièces (filles de ses sœurs uniquement) puis éventuellement ensuite de ses filles.
  • Deux cousins issus de frère sont considérés comme éloignés, alors que des cousins à la 4e génération, issus de femme (uniquement) sont considérés comme très proches.
  • De nombreux problèmes de consanguinité apparaissent
  • Un homme, si cela est nécessaire doit se ruiner pour ses nièces, sans quoi le déshonneur le guette.

Le système de l'honneur est également particulier. La plus grande punition que l'on peut infliger à un homme, c'est l'ostracisme. Vivre seul est la plus grande malédiction que l'on puisse souhaiter à un homme, aussi à cette idée, tous rentrent dans le rang.

L'adoption est également une pratique courante, l'enfant dit alors maman à plusieurs femmes, et il sait parfaitement qui est sa génitrice. Une femme adopte, mais l'autre n'abandonne pas, la mère confie l'enfant parce que la mère adoptive a envie d'en avoir un avec elle, parce qu'elle ne peut plus en assurer la garde, etc. Si le besoin s'en fait sentir, l'enfant peu fort bien retourner vivre avec sa mère biologique, ou une autre…

Les divorces sont courants, il n'est pas rare pour une femme de se marier plusieurs fois.

Il existe plusieurs sortes de mariage et ils n'ont pas tous la même valeur sociale dans chacune des îles. Le mariage festif et de notoriété s'appelle grand mariage. C'est le but de tout homme et femme respectable.

Les mariages forcés entre jeunes filles et vieux messieurs (il faut être riche donc souvent vieux pour s'offrir un grand mariage) sont de moins en moins acceptés et restent une préoccupation des jeunes filles même s'ils deviennent rares. Ce thème est très présent dans les concours de nouvelles pour lycéens organisés dans la COI auxquels les Comores participent.


La religion et les croyances

- Les pratiques magiques

Issu des croyances africaines, le savoir-faire des Comoriens dans l'occultisme est très réputé dans l'océan Indien. Ali Soilih, dirigeant de l'État Comorien entre 1975 et 1978 a fermement poursuivi et persécuté les auteurs de ces pratiques (ulémas qui sont aux Comores les gardiens de toutes les traditions).


- Les pratiques de l'islam

L'archipel a été islamisé du XIIe au XVe siècle. L'islam pratiqué est un islam tolérant de rite chaféite. Surtout dans l'Union des Comores, les enfants ont pour premier lieu de formation l'école coranique ou ils apprennent à lire et écrire en caractère arabe et à réciter les versets. Il n'est pas rare d'y rencontrer des personnes se réclamant du soufisme. En Grande Comore, les ulémas s'attachent à garder vivante les coutumes issues d'Afrique ainsi que les pratiques islamiques. Ces deux héritages sont quelquefois en contradiction ce qui colore d'une façon très originale l'islam des Comores. On peut citer par exemple dans cette île :
  • La situation des femmes (qui peut sembler plus favorable)
  • Les cérémonies en mémoires des morts (qui font penser aux rites vaudous)
  • La tolérance à écrire des sourates du Coran sur les vêtements
  • La présence de rite "magique"
etc.

Les enjeux et transformations

Dans l'Union des Comores, l'équilibre est instable. En effet, de nombreux étudiants obtiennent des bourses d'étude pour aller étudier la religion dans les pays arabes et reviennent enseigner des principes qui peuvent être en contradiction avec la tradition. Plusieurs pays du Golfe, par l'intermédaire de financement de mosquée et de centre de formation, tentent d'introduire un islam plus rigoureux de type wahabite. Certains voient dans ces changements la volonté des autorités locales et religieuses de s'affranchir de l'influence de la France. A contrario, à Mayotte, la société subit une certaine sécularisation du fait de l'abandon de la loi islamique locale pour la loi française. D'autre part, comme dans l'ensemble des pays de la région, se développe dans les îles, un islamisme plus radical, qui conduit certains à des voies violentes. Même si cet islam laisse incrédule la plupart des habitants des îles, son audience augmente notamment par mimétisme.

Les langues

Il existe trois langues officielles dans l'Union des Comores : le shikomori ou comorien, l'arabe et le français. Mayotte étant un territoire sous administration française, la langue officielle est le français. De nombreux Comoriens parlent également le malgache ou Shibushi pour différentes raisons :

  • une très nombreuse communauté comorienne vit à Madagascar, ce qui facilite les échanges entre Madagascar et les îles de l'archipel.
  • un tiers des Mahorais sont directement d'origine malgache
La cuisine
Comme la cuisine créole, elle est influencée par les cuisines indienne, arabe, malgache et africaine.
Les aliments de base les plus consommés sont le riz, le manioc et les bananes plantains (ndrovi). La noix de coco est la base de nombreuses sauces.
On peut signaler les savoureuses spécialités suivantes :
  • Poulet ou poisson(nkouhou haou fi) et bananes plantains sauce coco, présenté bien sûr avec du riz.
  • Le madaba : feuilles de manioc ou de taro pilées dans un mortier et cuites très longuement dans du lait de coco, incluant ou non un émincé de poisson, le tout présenté avec du riz.
  • Nsambou ou (fr:sagou) : spécialité unique. Ce sont des noix séchées puis enterrées cinq jours pour en assurer la fermentation. Elles sont cuites enfin dans du lait de coco. Les curieux adoreront. Les autres, effrayés par une légère odeur inconnue, fuiront.
  • Mkatchasinia : gâteau de farine de riz et de lait de coco (un peu lourd).
  • Mkatcha Goudougoudou (ou djoungou : gâteau au goût de cardamome, d'aspect marron.
  • Les tangues : comme dans tout l'océan Indien on mange, mais essentiellement les hommes, les tangues, insectivores de la famille des tanguicités, qui ressemblent aux hérissons.
  • Donace (sorte de beignets sucrés et frits), provenant de Zanzibar et qui seraient l'héritage de l'influence anglaise "donuts".
  • Maélé na dzyoi : riz accompagné de lait caillé et parfois sucré au miel.
  • Maélé na rougaï : riz accompagné d'une sauce à base de tomates et d'oignons.
  • Fouryapa la Pvahwa : plat spécial pour la ville de mitsoudjè ; du fruit à pain préparé à base de poisson et plein d'épices jaunatre qui lui donne l'aspect jaune ; j'avoue qu'il est bon à manger mais qu'il reside le secret des mitsoudjéens.
On y savoure aussi des plats et spécialités directement d'origine indienne :
Grand mariage

Le Grand Mariage ou Enda (en Shikomori) est une coutume importante dans l'archipel des Comores. Il ne revêt cependant pas la même importance ni la même signification dans les quatre îles des Comores. Comme typiquement dans les sociétés bantoues, la société est organisée en fonction des classes d'âge et différents mérites ou rituels accomplis. Cette organisation permet un certain mixage social qui sert à la fois d'échappatoire, (un ami, même noble, peut y être brocardé par exemple). L'aboutissement de cette organisation est le Grand Mariage. L'importance sociale que cela génère diffère selon les îles.

La tradition veut que tout homme dans l'âge et qui dispose de la possibilité financière, épouse une femme (de préférence du même village que lui). Le mariage non coutumier ou " Mnadaho " ne comporte, lui, aucune festivité exceptée la cérémonie religieuse en présence du Cadi et la dot.




Le grand mariage correspond à un rite de passage d'un groupe générationnel à l'autre et donne lieu à des échanges généralisés et ostentatoires dont la liste est codifiée mais dont le contenu n'est pas limité. D'autres rituels du cycle de vie entretiennent aussi ce système d'échange à l'intérieur de l'unité de la ville ou du village. Cette coutume très dispendieuse est souvent le but d'une vie. On lui a souvent reproché d'être source de pauvreté et de non développement. Ces cérémonies renforcent (ou contraignent à renforcer) les liens familiaux, interclaniques ou de voisinage pour trouver les financements nécessaires. De nombreux Grands Comoriens n'hésitent pas à faire le voyage depuis la France ou la Réunion pour faire leur « Chéo », que l'on peut traduire en français par « honneur ». Celui-ci n'est reconnu par les pairs (autres Grands mariés) que s'il a lieu en Grande Comore. La coutume veut que l'homme offre une maison à sa femme, un bien sur lequel il n'a plus aucun pouvoir.


Aujourd'hui
Le grand Mariage, passage obligé pour être promu au sommet de la hiérarchie sociale aux Comores, amenuisait les richesses des notables, ceux d'entre eux qui étaient les moins aisés devaient chercher fortune. A part le gouvernement du président Ali Soilih, aucune autorité politique n'a essayé de supprimer ou même limiter ces dépenses somptuaires. Les Grands mariages sont pratiqués par une large couche de la population de la Grande Comores. La dérive financière actuelle des grands mariages serait apparue à la fin du XVIIIe siècle.


Mariage traditionnel

Cette description présente le mariage tel qu'il se pratiquait il y a 50 ans.

Première étape

Plusieurs années avant le Grand mariage, les parents des futures mariées consultaient le " Moualimou " et le Chef des Cadis pour décider de l'alliance et fixer la date des réjouissances. L'épouse choisie par les parents était toujours beaucoup plus jeune que son mari et devait rester vierge jusqu'au mariage. Les femmes comoriennes sont en général propriétaires de leurs maisons et les hommes habitent chez leurs femmes après le mariage.

Ces cérémonies sont :
  • La cérémonie à la mosquée et le paiement de la dot
  • Le repas collectif offert par la famille de la mariée
  • La cérémonie du twarab
  • La visite de la famille du marié dans la maison de la mariée (le mari vivra chez sa femme). On y pratique la danse du pilon, danse durant laquelle les invités laissent des sommes d'argent au couple
  • La famille du marié montre à la foule les parures d'or composées généralement d'un ou plusieurs colliers, de plusieurs bagues (mbéré), d'une ou plusieurs paires de boucles d'oreilles (haréna) sur un tableau noir appelé « mtao »
  • le oukumbi ou Maravo où la mariée est présentée aux autres femmes et surtout aux sœurs du marié. Une danse donnée par des femmes dans laquelle il y a un orchestre féminin qui chante assis sur des chaises en dansant suivant le rythme de la musique.
  • les djalico, par exemple le djalico la mabélé où les femmes manifestent leur joie à travers tout le quartier ou tout le village. Le soir du vendredi, celui donné par les hommes vêtus d'un boubou et d'un costume avec un kofia et dansent avec une canne tout le long de la rue pour aller vers la place publique de leur village pour finir la danse en "Sambé" qui se danse en forme de cercle mouvementé.
  • Les Majilis.

Les préparatifs


Chez le père de la fiancée, se réunissaient les notables, les parents et amis du futur époux , l'autorité religieuse représentée par le Cadi ou l'imam, pour un dîner au cours duquel est annoncée la date du mariage et c'est souvent lors du mois d'août. Les préparatifs commencent avec la décoration de la maison nuptiale inondée de banderoles, guirlandes et fleurs et la préparation des plats tels que le riz au coco, le Mataba( feuille de manioc au coco), le tibé(viande cuite de cabri ou de bœuf).


Le Mariage

La cérémonie du Grand Mariage durait neuf jours. Le matin même, vers dix heures, une foule composée de membres de la famille et quelques amis vient chercher le futur marié pour le conduire jusqu'à la demeure de sa fiancée. Ce dernier habillé tel un Sultan d'une robe brodée, une canne au pommeau d'argent à la main, un collier de fleurs autour du cou, défilait, porté en palanquin, suivi d'hommes et de femmes qui chantaient et dansaient. Enfin tout le défilé entrait dans la maison de la jeune mariée qui demeurait invisible durant les préparatifs. Elle était vêtue de rose en signe de virginité.

Nota : Les hommes et les femmes, conformément à la tradition musulmane, sont séparés durant les cérémonies. Une fois "grand marié" l'homme obtient un statut (c'est le septième et plus haut échelon social), qui donne droit de participer et de donner son avis en public en ce qui concerne les affaires du village


Les neuf journées


Pendant neuf jours, les fiancés demeurent dans la maison, recevant la visite de leurs amis venus les féliciter et leur offrir des présents. Des femmes apportaient en cortège : des billets d'argent, des parfums, du savon, des pièces de tissus, du bois, des ustensiles de cuisine, etc.. tout ce qui était nécessaire pour monter un jeune ménage. Dans la chambre nuptiale, se tenait également une femme qui régulièrement enduisait le corps des époux d'huile de coco parfumée. Chacune de ces neuf journées était également ponctuée de nombreuses fêtes dans la cour de la demeure nuptiale ou dans les rues de la ville : veillées, défilés, chants et danses rythmées au son des tam-tam et des tambours. Un grand mariage pouvait ainsi offrir l'occasion aux femmes d'exécuter la danse du pilon ou " Wadaha ". Elles se mettaient à danser autour d'un mortier où elles pilaient du riz à l'aide d'un grand bâton ; de temps à autre, elles jetaient en l'air le bâton qui était rattrapé par la danseuse suivante.


Fin de la Cérémonie


Le neuvième jour, le mariage est consommé. Le marié peut dès lors sortir de la demeure et partager un festin avec sa famille et ses amis. Le lendemain, il offre à sa femme sa dot, condition essentielle de la validité du mariage, les bijoux d'or, d'argent, ainsi que les soieries qui étaient exposées au regard des invités. Evidemment le cérémonial de la dot varie selon l'époque, la région et le milieu social. Il existe en droit comorien deux sortes de dots : La dot religieuse ou le " Mahari ya Sharia " qui s'offre pendant le mafungigzo et la dot coutumière le Mahari ya Aanda offerte durant les festivités. La dot classique se limite souvent à un pouni. Le pouni est une pièce d'or de 7 à 8 g. Une fois le Grand Mariage accompli, l'époux peut porter une écharpe de soie brodée, une canne au pommeau d' argent ciselé, signe de reconnaissance à son accession à ses nouvelles fonctions et à son haut rang dans la société insulaire.

Dans les autres îles


Dans les autres îles, le mariage coutumier et les autres rituels du cycle de vie (circoncision du fils, mariage de la fille, funérailles des parents) permettent à l'individu de s'acquitter de sa part d'échanges et en particulier du festin de classe d'âge (shungu). Ces échanges sont codifiés de manière à rester très égalitaires (liste des denrées et de leur quantité). Les cérémonies sont donc moins fastueuses et moins coûteuses. Le grand Mariage n'offre pas de statut social au marié.

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